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L’anxiété sociale; Non, je ne suis pas juste gêné(e)!

Dernière mise à jour : 24 janv. 2021


Le concept d’anxiété sociale est souvent utilisé au quotidien pour « parler » des personnes timides ou gênées, ou pour justifier certains comportements sociaux.

Cependant, lorsque l’on parle d’un Trouble d’anxiété sociale, il est important de tenir compte de critères spécifiques et de difficultés de fonctionnement omniprésents qui engendre une grande souffrance pour les personnes qui en sont atteintes.


De ce fait, l’anxiété sociale fait partie de la grande catégorie des Troubles anxieux. Un trouble anxieux est une manière d’agir et de réagir en lien avec des situations perçues comme « dangereuses » pour nous et qui nous rendent profondément inconfortables ou intolérables. Ainsi, c’est bien plus que d’être gênée de parler à une nouvelle personne ou timide devant un groupe.


Les études estiment qu’en moyenne 1 personne sur 20 (5%) de la population auraient un diagnostic d’anxiété sociale. Le DMS-5, manuel diagnostic en santé mentale utilisé en psychologie clinique, estime qu’entre 3 et 13% de la population générale souffrirait d’anxiété sociale. Ce trouble anxieux serait plus fréquent chez les femmes que chez les hommes de près de 50%. Un diagnostic est généralement émis entre l’âge de 11 et 15 ans et peut évoluer de manière chronique s’il n’est pas rapidement traité.


Qu’est-ce que l’anxiété sociale?


L’anxiété sociale est une peur associée à certaines activités sociales ou à de situations de performance où la personne pourrait se sentir observée, embarrassée, humiliée, rejetée ou préoccupée par le jugement des autres. Dans ces situations la personne devient extrêmement anxieuse, a tendance à s’inquiéter de ce que les autres pensent d’elle, et craint d’être humiliée publiquement. Lorsque l’anxiété sociale n’est pas rapidement traitée, elle peut empirer jusqu’à causer une paralysie sociale chez les personnes atteintes. La paralysie sociale consiste à complètement éviter les situations sociales et à se retirer de toute situation pouvant mener à une situation de ridicule social (ex : manger en public ou marcher sur un trottoir). La peur de parler en public ou dans une réunion et la peur de manger en public sont des exemples de l’anxiété sociale


Les situations possibles qui peuvent déclencher et maintenir l’anxiété sociale sont entre-autres de :


- Rencontrer de nouvelles personnes;

- Se rendre à un nouvel endroit;

- Parler ou performer en public;

- Parler en classe;

- Boire ou manger devant les autres;

- Se servir des toilettes publiques lorsque d’autres personnes sont près;

- Faire des erreurs devant les autres;

- Rougir ou de trembler en public;

- Participer à des réunions de groupe;

- Être en désaccord avec autrui ou de parler à quelqu’un en autorité.

Les symptômes associés à l’anxiété sont, entre-autres :

  • Palpitations cardiaques ou accélération du rythme cardiaque;

  • Tremblements ou secousses musculaires parfois généralisées à tout le corps;

  • Transpiration excessive;

  • Douleurs musculaires;

  • Maux de ventre;

  • Diarrhée ou inconfort abdominal;

  • Rougissement;

  • Confusion.

Timidité versus anxiété sociale


La timidité ou la gêne dans certaines situations sociales est un comportement ou une réaction comportementale et émotionnelle tout à fait normal. Il est ainsi parfois utile d’être gêné et de se retenir de faire ou de dire quelque chose afin d’éviter des situations malfaisantes, par exemple : la nervosité avant de faire une présentation orale ou avant une rencontre d’évaluation avec son patron.

Les différences entre l’anxiété sociale et la timidité ou la gêne, est que l’anxiété sociale fait plus que nuire au plaisir des activités sociales, elle perdure dans le temps, nuit au fonctionnement quotidien dans plusieurs sphères de vie et fait vivre une forte angoisse qui engendre de la souffrance émotionnelle.


Traits de personnalité évitante versus anxiété sociale


La Personnalité évitante est une manière d’être caractérisée par une timidité majeure où l’élément important est la peur d’être jugé négativement par les autres. Ces personnes sont susceptibles, méfiantes et réticentes à s’impliquer dans une relation à moins d’être certaines d’être aimées; elles sont souvent solitaires et évitent les contacts sociaux de peur d’être critiquées.


Comme indiqué précédemment, l’anxiété sociale est un trouble diagnostic. Il peut ainsi être traité et complètement disparaitre. Cependant, les traits de la personnalité font partir du tempérament de la personne et inclus des peurs profondes et sous-jacentes à la peur d’être humiliée ou ridiculisée. Une personne ayant une personnalité évitante aura fondamentalement la crainte d’être jugée, critiquée et évaluée par les gens autour de celle-ci (incluant la famille et les amis proches), ce qui engendre de l’inhibition sociale (se couper de ses émotions et une neutralité émotionnelle) et l’évitement des situations sociales de jugement (ex : des évaluations, événements sociaux).

Comment s’aider lorsque nous avons de l’anxiété sociale?


- S’exposer socialement :

En psychothérapie ou même à l’extérieur d’un suivi, l’une des premières étapes est de confronter progressivement ses craintes, en effectuant une exposition graduelle à ces sources d’anxiété. Il s’agit ainsi de s’habituer progressivement à affronter les situations redoutées, qui sont généralement évitées. Le mot clé de l’exposition est d’y aller graduellement!


Il est ainsi préférable de commencer l’exposition par une situation facile à affronter. Lorsque celle-ci est surmontée, nous pouvons passer à une situation légèrement plus difficile et continuer ainsi, jusqu’à une élimination totale des symptômes anxieux en situations sociales.


Des exemples d’exercices d’exposition seraient de :

Faire un sourire à son collègue de travail, lui dire bonjour, partir un sujet de conversation anodin, initier une plus longue discussion, inviter votre collègue pour une activité extérieure…


- Développer ses habiletés relationnelles

Il est alors important de sortir de sa zone de confort. Celle-ci est une zone d’habitudes (pas toujours bonnes pour soi!) dans laquelle nous allons avoir tendance à répéter des comportements d’évitement ou sécurisants qui viennent renforcer nos craintes et nos croyances erronées.


- Faire attention à ses patterns de pensées

Les patterns de pensées inclus des discours internes, des croyances erronées et des schémas de pensées négatives que l’on alimente (consciemment et parfois inconsciemment), par rapport à des situations hors de notre contrôle. Cela inclus des scénarios catastrophiques qui sont souvent appréhendés en lien avec une situation sociale (ex.: les autocritiques, ruminer des regrets et des erreurs, anticiper des obstacles, le rejet, l’humiliation, etc.). Ces pensées sont nos pires ennemis, car elles contribuent à l’évitement des situations et à l’inhibition émotionnelle.

En somme l’anxiété sociale est un Trouble d’anxiété, ce qui signifie qu’il peut être identifié et traité, avec de la constante, de la répétition et de la persévérance. L’objectif est de graduellement surmonter ses craintes, tout en s’exposant à nos incertitudes et en prenant confiance en soi dans les situations sociales.


Présentation vidéo

Références :

  • André, C. et Légeron, P. (2000). La peur des autres: trac, timidité et phobie sociale (3e éd.), Paris, Éditions Odile Jacob.

  • Fanget, F. (2000). Affirmez-vous! Pour mieux vivre avec les autres. Éditions Odile Jacob.

  • Harris, R (2011). Le grand saut : de l’inertie à l’action, Éditions de l’Homme.

  • Chaloult, L. (2014). GUIDE DE PRATIQUE POUR L’ÉVALUATION ET LE TRAITEMENT COGNITIVO-COMPORTEMENTAL DU TROUBLE ANXIÉTÉ SOCIALE (TAS) (PHOBIE SOCIALE). Repéré à https://tccmontreal.files.wordpress.com/2014/03/guide-de-pratique-tas.pdf


Exemples de tests :


- L'échelle d'anxiété sociale de Liebowitz : Questionnaire qui comprend 24 énoncés évaluant l'anxiété et l'évitement vécus par la personne lorsqu'elle est exposée à diverses situations phobogènes;

- Le questionnaire d’évaluation de la peur. Il existe une importante comorbidité entre les divers troubles anxieux. Ce questionnaire a pour but d’évaluer au moins superficiellement les autres troubles anxieux dont pourrait souffrir le sujet (Chaloult, 2014).


Elsa Brais-Dussault/ LudiPsy




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