La mémoire et les techniques de mémorisation
- ludipsy
- 23 sept. 2020
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 24 janv. 2021
Un sujet que je trouvais particulièrement intéressant à aborder est celui de la mémoire.
Nous utilisons notre mémoire au quotidien de manière conscience ou inconsciente et celle-ci peut facilement être prise pour acquise (bon, c’est un peu le cas quand même, mais…). Mais, il est très intéressant de comprendre comment notre cerveau fonctionne, et notamment tout ce qui concerne notre processus de mémorisation, ainsi que les techniques que nous pouvons développer afin de favoriser la réception, l’encodage, le stockage et la récupération de nos informations et souvenirs.
Qu’est-ce que la mémoire?
La mémoire est le processus d’encodage, de stockage et de récupération des informations emmagasinées dans différentes parties de notre cerveau. Ce processus est possible grâce à diverses voies neuronales qui s’activent dans le processus de mémorisation et grâce à la flexibilité du cerveau, que nous pouvons nommer la plasticité cérébrale.
Lorsque nous parlons de mémoire, nous pouvons parler de différentes formes de mémoires:
1) Mémoire associative : une forme de mémoire qui permet de relier les informations entre elles, notamment à des informations déjà acquises, des informations ancrées dans notre cerveau ou de nouvelles informations significatives.
2) Mémoire reconstructive : une forme de mémoire qui permet de reconstruire des informations grâce à l’activation de parties du cerveau et à la réorganisation des informations.
Comment fonctionne la mémoire?
Afin de bien comprendre le fonctionnement de la mémoire et le processus de mémorisation, il est important de comprendre qu’il y a en fait trois sortes de mémorisation possibles :
1) La mémoire sensorielle : c’est la mémoire à très court terme (nanosecondes), il s’agit d’une mémoire instinctive et réflexive associée aux sens (toucher, goût, odorat, vision…). Elle est la mémoire impliquée dans le processus de perception des sens.
2) La mémoire à court terme : la mémoire à court terme nous permet d’enregistrer temporairement des informations dans notre cerveau. C’est la mémoire que nous appelons « la mémoire de travail ». Elle possède une limite d’environ 7 items, elle est utile notamment pour se rappeler des numéros de téléphones, des noms ou des adresses.
3) La mémoire à long terme : celle-ci nous permet d’emmagasiner des informations à long terme, voir à l’infini et de manière illimitée, dans notre cerveau. Elle est associée aux informations ou souvenirs significatifs et importants, tels que le sens des termes, le vocabulaire, des habiletés apprises. Néanmoins, la mémoire à long terme décroît avec l’âge et la vieillesse.
La mémoire à long terme
Explorons plus en détails les particularités de la mémoire à long terme.
Ainsi, cette mémoire illimitée contient des informations dites épisodique ou sémantique.
1) Informations épisodiques : On parle des informations autobiographiques ou qui concernent directement la personne impliquée. L’individu est alors au centre même de ses souvenirs et ceux-ci le touche émotionnellement. Ces informations émotionnelles sont particulièrement atteintes par l’amnésie.
2) Informations sémantiques : On aborde alors de la base de connaissances de l’individu et de sa perception du monde. Il s’agit des informations qui forge le fonctionnement sociétal de l’individu, tels que la mémoire des règles, des concepts, des mots, des symboles, des consignes… Ces informations sont atteintes par l’Alzheimer.
De plus, la mémoire à long terme peut être explicite ou implicite.
1) Explicite (déclarative) : de l’information consciente, que je peux décrire verbalement, tels que nommer une liste de mots ou de dates.
2) Implicite (non déclarative) : des informations qui sont apprises de manière non verbale, et ne peuvent pas être exprimées par des mots, tels que faire de la bicyclette ou jouer de la guitare.
Les techniques de mémorisation :
Lorsque nous devons mémoriser des informations importantes pour un examen, un test ou simplement parce que nous souhaitons nous en rappeler, il existe diverses techniques pour faciliter le processus mnésique.
En voici quelques exemples :
1) La répétition : on nous l’enseigne depuis notre enfance. Effectivement, la répétition active et consciente des informations permet de faciliter l’encodage des informations. Ainsi, plus souvent nous enregistrons mentalement une information, plus celle-ci sera facilement accessible.
2) Les divers sens : en plus de la répétition, il peut être efficace de répéter l’information de diverses manières et avec plusieurs sens. Par exemple, l’encodage de l’information sera facilité si nous répétons à voix haute, que l’on enregistre notre voix et la réécoute, que l’on écrit les informations sur papier et que l’on voit l’information en même temps.
3) L’association d’images et de mots : le processus d’association entre les idées et les concepts à grandement fait ses preuves dans la mémorisation. Ainsi, l’effort cognitif qui est demandé pour associer des mots, des images et des concepts permet de solidifier le stockage des informations dans le cerveau.
4) Créer des liens entre les objets ou situations : dans le même ordre d’idées, lorsque nous enregistrons une nouvelle information, il peut être utile d’associer celle-ci à des informations déjà existantes ou de l’associer à d’autres informations présentent lors de la situation, par exemple : associer le nom d’une personne à un lieu et un événement.
5) Les schémas mentaux : Il existe plusieurs sortes de schémas mentaux et de cartes mentales, mais toutes ont l’objectif de créer des liens cognitifs et de favoriser la catégorisation des informations, afin de faciliter le processus de récupération des informations. C’est ce que l’on appelle le classement logique des informations.
6) Les cartes d’informations : cette technique d’étude permet d’associer des nouveaux concepts à apprendre avec des images ou des questions reliées. Ainsi, en pratiquant le processus de mémorisation sous forme de questions, nous reproduisons une situation similaire à un examen. Cela favorise le processus de récupération des informations lors de l’examen à cause de la familiarisation.
7) Les pauses et le repos mental : nous oublions souvent que notre cerveau est un muscle, et que comme tout muscle il a besoin d’énergie et de repos. Ainsi, la prise de pauses est très importante dans le processus de mémorisation, car nous devons nous reposer afin de récupérer de l’énergie mentale et permettre au processus de mémorisation de correctement s’activer. Il en est de même avec l’importance d’une bonne nuit de sommeil!
8) L’intégration graduelle: comme je le mentionnais, notre cerveau à besoin de pauses. Il a également besoin d’ordre et de temps pour bien intégrer les informations et les classer de manière prioritaire. Ainsi, lorsque nous avons beaucoup d’informations à mémoriser, il est primordial d’y aller progressivement, de prendre le temps de bien encoder et stocker l’information de base avant d’en ajouter et de prendre des pauses entre l’enregistrement des informations.
Présentation vidéo
Elsa Brais-Dussault, LudiPsy

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